| Titre : | L´étreinte des vents |
| Auteurs : | Hélène, Auteur |
| Type de document : | texte imprimé |
| ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-7606-2169-5 |
| Langues: | Français |
| Résumé : |
Les vagues
Elles se gonflent soudain, se cambrent puis rebondissent et vont s’affaisser sur le sable, éclaboussent les rochers qu’elles rongent imperceptiblement et, lorsqu’elles se retirent, elles laissent derrière elles un rivage dur et froid sur lequel gisent des coquillages brisés, des squelettes de poissons et carapaces de crustacés à moitié grignotés. Tout se trouble en moi, les images se superposent – l’Ami en allé, l’Amie disparue, et le visage de ma mère au moment de l’adieu, cet instant qui révèle ce qui compte vraiment, quand plus rien ne compte sinon ce qui est là, dans le présent qui vibre violemment, la vie s’ouvre en même temps qu’elle se referme. Je regarde le visage de ma mère ; dans quelques heures elle ne sera plus et avec elle s’en ira le témoin de chacun de mes pas, – une heure de moins déjà, elle va dans le lointain de sa vie en me reconduisant vers le plus proche de la mienne, et pendant que je souffle à son oreille de larges corridors de lumière, dessine un monde d’étoiles, elle achève son vaste voyage. Le soleil descend derrière la montagne, je couvre ses épaules avec le drap – combien de temps faut-il pour remonter le chemin, faire le bagage de tant d’années, voir enfin la figure que nos pas ont tracée, saisir une dernière fois les joies, effacer les regrets, laisser là les tourments, les manques et les peines, les questions irrésolues ? combien de temps avant de ne plus désirer sentir le vent sur son visage, prendre le corps de son époux contre soi, celui de ses enfants ? combien de temps faut-il avant de pouvoir s’abandonner à ce qui est là, déjà, avant d’ouvrir la main, et que glissent celles que l’on a tenues, une vie durant, et que plus jamais l’on ne tiendra, sinon – peut-être – de l’autre côté de ce ciel visible par la fenêtre ? Un souffle, un dernier souffle, et il ne reste aucun mot, il n’y a que l’amour, juste l’amour. Et ce « jamais plus » qui déjà remplit l’horizon, avec lequel il faut vivre, désormais – jamais plus la voix de ma mère, jamais plus le corps de ma mère, jamais plus ses bras qui m’entourent, ses mots qui me rassurent, jamais plus son odeur, ses rires fous, ses larmes étouffées, jamais, plus jamais ma mère. Juste ma vie, douloureusement libre, vulnérable aux vents. |
Exemplaires (1)
| Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
|---|---|---|---|---|---|
| TC5663 | 448 DOR-ÉTR | Livre | AF Toluca | Documentaire Adultes | Libre accès Disponible |


